No Tomorrow : la rom com carpe diem qui donne la pêche

No Tomorrow : la rom com carpe diem qui donne la pêche

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Par Florian Ques

Publié le

La nouvelle production de la CW se présente comme une comédie romantique version télé avec une intrigue assurément contemporaine.

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Gina Rodriguez et Rachel Bloom n’ont qu’à bien se tenir, Tori Anderson est prête à se faire sa place dans la grille de la CW. En cette rentrée bien fournie en nouveautés, la chaîne mise sur un ersatz de comédie romantique répondant au doux nom de No Tomorrow pour séduire ses téléspectateurs. Malgré son titre faussement fataliste, la série adopte un ton indéniablement réjouissant qui donne la patate. Derrière la caméra, c’est Corinne Brinkerhoff, scénariste pour The Good Wife et d’une certaine Jane the Virgin, qui mène la barque.

Basé sur une fiction brésilienne datant de 2012, le pilote nous introduit Evie, une jolie blonde un tantinet awkward qui bosse pour une grosse boîte façon Amazon. Elle menait une vie bien rangée et légèrement routinière jusqu’à ce que sa rencontre avec un bel éphèbe, autour d’un stand de légumes, ne vienne bouleverser son quotidien. Xavier, le prétendant en question, est grand, barbu et ressemble à s’y méprendre au cliché du bobo hipster qui mange bio. On pourrait croire au coup de foudre dès le premier regard : mariage, enfants et ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps. Sauf que ça serait beaucoup, beaucoup trop simple.

Si Xavier prend l’apparence d’un prince charmant des temps modernes, notre héroïne va vite déchanter. De son côté partisane du métro-boulot-dodo, Evie est surprise face au mode de vie alternatif de son Roméo 2.0 : il ne travaille pas et préfère profiter des bonnes choses, que ce soit boire des bières artisanales ou jouer au basket-ball miniature dans son salon. La raison ? Tel un Sylvain Durif en version nettement plus sexy, il est convaincu que la fin du monde est imminente. Ou, du moins, dans quelques mois, ce qui justifie d’après lui son attitude très carpe diem.

Lassée de son quotidien monotone, Evie épouse avec plaisir sa crise identitaire, au grand dam de son (plus ou moins) petit ami actuel, le discret mais néanmoins chou Timothy. Car oui, la série ne serait pas une production de la CW s’il n’y avait pas un triangle amoureux. Fort heureusement, il est vite abandonné dès la fin du pilote et c’est un point positif. Si le couple central de No Tomorrow n’est pas complètement inintéressant, c’est vers l’entourage de la blondinette qu’il faudra se tourner pour de bons dialogues cinglants. Des personnages secondaires délicieusement décalés peuplent le microcosme très coloré de l’héroïne : le sidekick déjanté aux répliques qui font mouche, la collègue blasée adepte du cynisme bien senti ou encore la boss tyrannique à l’haleine douteuse.

Si l’on en croit cet épisode d’introduction, la suite nous emmènera avec Evie et Xavier qui tentent de rayer des choses à faire de leur bucket-list respective. Il est difficile de voir ce que la série pourrait donner sur le long terme, mais si la confidentielle My Name is Earl a survécu quatre saisons en suivant un procédé relativement similaire, pourquoi pas ! D’ailleurs, le pitch n’est pas sans rappeler vaguement celui de Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, film plutôt cool avec Steve Carell et Keira Knightley.

Les qualités de ce premier épisode sont indéniablement nombreuses mais quelques imperfections viennent ternir ce bilan a priori positif, à commencer par des instants assez téléphonés. Evie a une peur phobique de chanter en public, ce qui pousse son nouveau crush à l’emmener dans un karaoké bar. Le trac initial passé, elle se donne finalement à fond sur un titre rock des Whitesnake. De plus, le couple phare du show paraît beaucoup trop lisse et hollywoodien pour que ça soit un pur plaisir de les regarder s’adonner à leurs rêves les plus fous. C’est tout de même top de revoir Joshua Sasse sur le petit écran après l’annulation de la déjà regrettée Galavant, dans laquelle il incarnait le rôle-titre.

Somme toute, No Tomorrow délivre ici un produit final efficace, qui donne le sourire. Dans la même veine que ses homologues Jane the Virgin et Crazy Ex-Girlfriend, mais il manque à la série l’originalité narrative de la première et le grain de folie de la seconde. Quoi qu’il en soit, ça reste léger, frais et punchy. Ce pilote laisse rêveur, mais il nous donne surtout une sacrée envie de dire “fuck it” et d’aller nous aussi faire du buggy dans le désert. Rien que ça !

La série est diffusée sur la CW depuis le 4 octobre dernier.