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En saison 6, Orange Is the New Black change de décor (mais pas trop non plus)

En saison 6, Orange Is the New Black change de décor (mais pas trop non plus)

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© Netflix

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Par Florian Ques

Publié le

Adios Litchfield, les détenues d’Orange Is the New Black changent de décor dans une saison 6 qui a surtout un goût amer d’occasion manquée. Attention, spoilers.

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Pierre angulaire de Netflix, ex aequo avec House of Cards qui va prochainement faire ses adieux, Orange Is the New Black est devenue, au fil des années, le rendez-vous estival inévitable de nombreux sériephiles. Pour la piqûre de rappel, la fournée précédente déployait une intrigue contenue sur trois jours et s’était clôturée avec une scène finale explosive, laissant le destin de nos prisonnières fétiches en suspens. Après ce huis clos qui avait divisé les fans, la sixième saison était attendue au tournant. Le verdict ? Peut mieux faire.

Exit les années Litchfield, l’ensemble du pénitencier, que l’on a connu pendant cinq saisons tout de même, se voit divisé et placé dans différentes prisons. On retrouve alors une majeure partie des détenues d’Orange Is the New Black, à l’instar de Chapman, Nicky, Red ou encore Crazy Eyes, dans un centre fermé hypersécurisé. Et si cette saison 6 est synonyme de nouveauté (nouveaux gardiens, nouvelles prisonnières, nouveaux décors), les dynamiques entre les personnages semblent très (trop ?) familières.

La haine au féminin

Cette année, nos antihéroïnes d’OITNB sont divisées en deux clans majeurs, régis par deux sœurs ennemies, Barb et Carol, sous les verrous pour avoir planifié la mort de leur cadette. Tout au long de la saison, les scénaristes nous vendent les sœurs comme les big boss à craindre, des antagonistes de taille dont il ne faut pas trop s’approcher. Et pourtant, on peine à saisir ce qui les rend aussi menaçantes aux yeux des autres détenues. Pire encore, cette intrigue témoigne d’une certaine paresse tant elle fait écho, au niveau des enjeux, à la deuxième saison, rythmée par la rivalité entre Red et Vee.

Et si cette storyline centrale – qui, notons-le, tombe à plat dans l’épisode final – n’a pas l’effet escompté, les intrigues secondaires sont là pour rattraper le coup. La plus fascinante, sans être la plus énergique, est celle de Taystee. Grâce à elle, la série de Netflix réussit à mettre en lumière les travers de la justice américaine, tout en humanisant ses personnages. En plus de la principale intéressée, Caputo est sur le devant de la scène, tentant de lui venir en aide tout en ayant pour ambition de renverser le système en vigueur. Bien sûr, le jeu d’actrice toujours impeccable de Danielle Brooks n’est que la cerise sur le gâteau.

Une autre rivalité qui a rythmé cette sixième flopée d’épisodes est celle entre Mendoza et Diaz, dont les bases étaient déjà posées durant la période des émeutes. Les deux sont celles qui semblent le moins bien encaisser leur séjour sous les verrous, et une lassitude palpable émane des deux femmes, blasées de ce milieu qui ne leur offre aucune perspective d’évolution ou de réelle rédemption. Aux antipodes, Piper et Alex qui, pour une fois, sont le rayon de soleil d’Orange Is the New Black tant le reste des intrigues tend à sérieusement nous mettre le moral dans les chaussettes. En saison 6, on ne rigole pas (et c’est bien dommage).

Une occasion ratée

En clair, s’il y a quelques bonnes choses dans cette saison et que son visionnage reste toujours plaisant (bien que longuet à certains moments), Orange Is the New Black a loupé le coche. Avec un changement total d’environnement, la série de Jenji Kohan avait toutes les cartes en main pour s’offrir un nouveau départ en bonne et due forme. Au lieu de ça, on se retrouve avec une intrigue principale recyclée, un manque de tension global (notamment dans le finale, qui risque de diviser) et des dynamiques qui stagnent.

Jusqu’ici, Orange Is the New Black parvenait à développer un nombre assez impressionnant de personnages sans qu’il y ait de véritable baisse de régime. Désormais, pour la première fois, même si la série s’est débarrassée d’une partie de son casting (Big Boo, Soso et compagnie), on se demanderait presque si elle ne comporte pas trop de protagonistes qui ont fait leur temps.

Oui, cette saison 6 fonctionne, mais après un binge watching intensif, il est évident que le potentiel préalable de cette fournée n’a pas été suffisamment bien exploité. Le show s’essouffle, mais on espère qu’il nous tiendra encore en haleine avec la saison 7, prévue pour 2019. En attendant, deux voies pourraient s’ouvrir à OITNB : retourner à ses racines avec une plus grosse dose d’humour, ou bien carrément donner dans le dark en prenant exemple sur Wentworth, excellente série carcérale made in Australia.

L’intégrale d’Orange Is the New Black est disponible dès maintenant sur Netflix.