Les productrices d’Un gars, une fille répondent aux accusations de discrimination salariale

Les productrices d’Un gars, une fille répondent aux accusations de discrimination salariale

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Production 22

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Par Delphine Rivet

Publié le

Quinze ans après la fin de celle qui a lancé la mode des shortcoms en France, certaines rancœurs ont la vie dure.

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Il y a trois semaines, on vous rapportait les accusations d’Alexandra Lamy, la moitié d’Un gars, une fille, shortcom star des années 1990 sur France 2. L’actrice affirmait, dans les colonnes du magazine belge La Dernière Heure, avoir été payée trois moins que Jean Dujardin, son partenaire dans la vie comme à l’écran, à l’époque de la série :

“Pour Un gars, une fille, je ne touchais que le tiers du salaire de Jean, alors que la série était produite par trois femmes et qu’on avait une directrice des programmes. Que des femmes !”

Deux de ces productrices, Isabelle Camus et Hélène Jacques, ont envoyé un droit de réponse au site PurePeople. Selon elles, Alexandra Lamy a exagéré l’écart de salaire en question :

“Cette affirmation est totalement erronée et nous tenons à rétablir la vérité quant à la différence de traitement de salaire dont celle-ci se dit victime. La première saison ayant été tournée il y a maintenant près de dix-neuf ans, Alexandra Lamy n’a probablement plus la mémoire des cachets qui lui ont été versés.”

Elles justifient donc cette différence en expliquant que les salaires étaient indexés à la cote de popularité des acteurs :

“Les cachets de Jean étaient supérieurs de 15 % à ceux versés à Alexandra Lamy et ce exclusivement en raison de sa renommée acquise dans l’univers de la télé et plus particulièrement dans le domaine de l’humour. […] Nous sommes bien loin du tiers du cachet évoqué par Alexandra Lamy. […] Nous sommes très attachées à l’égalité des sexes. Mais la notoriété est un facteur déterminant pour l’échelle des rémunérations, et cela sans préjugés sexistes. C’est tout simplement la loi du marché.”

En réalité, ce n’est pas le seul facteur qui entre en jeu au moment de décider du cachet d’un acteur ou d’une actrice. Aux agences d’artistes ensuite de faire leur boulot en négociant les salaires en amont, et dès que le contrat de celles et ceux qu’elles représentent est renouvelé. Le temps de présence à l’écran ou l’implication derrière la caméra sont aussi des critères qui peuvent faire pencher la balance. C’est ce qu’expliquait Alexandra Lamy au journal belge :

“Au bout de huit ou neuf mois, j’en parle à Jean. Il était d’autant plus scandalisé que c’était souvent moi qui réécrivais les textes ou les adaptais. Je faisais plus de boulot que lui et je touchais nettement moins.”

Une affirmation que les productrices remettent aussi en question. D’après elles, Alexandra Lamy “participait avec Jean Dujardin et Isabelle Camus” à l’adaptation seulement quand “c’était nécessaire”, et non à la réécriture des textes.

Pas sûr que la cause de l’égalité salariale entre femmes et hommes sorte grandie de cette histoire, à coups de règlements de comptes interposés. Et si le cas d’Alexandra Lamy et Jean Dujardin fait exception puisqu’ils étaient en couple au moment des faits, une plus grande transparence des cachets entre les stars de films ou de séries devrait, à l’avenir, éviter ce genre de remous.