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Spike, Faith, L’école des Tueuses… Ces spin-offs de Buffy qui n’ont jamais vu le jour

Spike, Faith, L’école des Tueuses… Ces spin-offs de Buffy qui n’ont jamais vu le jour

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Par Marion Olité

Publié le

Alors qu’un reboot de Buffy est en cours de développement, retour sur ces projets post-Sunnydale restés dans les placards des producteurs hollywoodiens.

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Si vous avez raté le mémo, on vous rappelle de ne pas vous enflammer : le terme de “reboot” n’est pas à prendre au pied de la lettre ici. La showrunneuse du projet, Monica Owusu-Breen, a assuré que personne ne remplacerait SMG et que son histoire serait centrée sur une nouvelle Tueuse. Ouf ! On a frôlé l’apocalypse du côté du fandom. Avant cette clarification, la plupart des Twittos ont tous écrit d’une seule voix : pourquoi ne pas étendre l’univers d’une autre façon ? Vous pensiez peut-être que Joss Whedon n’y avait pas pensé ? Retour sur une décennie de Buffyverse avorté.

Buffy, la série animée

La promesse : développée à partir de 2001, alors que Buffy cartonne, cette série animée se présentait comme une variation sur le même thème que sa grande sœur en live-action. L’intrigue se déroulait juste avant l’épisode 7, “Angel”, dans lequel la Tueuse découvre la vraie nature du beau gosse brun. Les acteurs de la série devaient prêter leur voix, comme on le découvre dans cette vidéo promo qui traîne sur YouTube, destinée aux acheteurs. 20th Century Fox devait produire le show, censé à la base être diffusé sur Fox Kids début 2002. Pas de pot : la chaîne cesse d’émettre un mois plus tard. Elle est vendue à Walt Disney.

Pourquoi ça n’a pas marché : le projet n’a pas attiré d’autres chaînes pour la simple et bonne raison qu’il était assez inclassable, et plutôt destiné à un public adulte, et donc difficilement diffusable en prime time. Les blagues et les sous-entendus sont typiques du style de Joss Whedon.

En 2004, Fox retenta de séduire des chaînes avec ce projet, mais elle fit une nouvelle fois chou blanc à une époque où les séries animées pour adultes ne représentaient pas vraiment un marché en soi. Et puis Joss Whedon, toujours exigeant (c’est aussi pour ça qu’on aime son travail), n’imaginait pas une série cheap, comme il le dit en 2003 à Hollywood Reporter :

“On avait un directeur d’animation génial, des visuels top, 6 ou 7 scripts prêts – et personne n’en a voulu. J’étais complètement déconcerté. J’avais l’impression d’être assis sur un sac rempli d’argent, et personne ne voulait le prendre. […] Une des choses sur lesquelles j’étais ferme, c’est que je ne voulais pas que les gens voient un dessin animé qui ne ressemble à rien visuellement. Je visais le niveau d’un Animaniacs ou Batman. Et ça coûte un peu cher. Mais je pense que ça ne valait pas le coup de le faire si ce n’était pas à la fois beau et fun à regarder.”

Une décennie plus tard, ce projet avorté est resté en travers de la gorge de Joss Whedon, qui confiait encore à ScreenCrush en 2012 ne pas comprendre cet échec. Nous voilà six ans plus tard, et on espère que le showrunner a quand même tenté de frapper à la porte de Netflix avec sa série animée. On ne sait jamais…

Niveau d’excitation : 💜💜💜💜

Ripper, un spin-off centré sur Giles

La promesse : toujours à la même période, vers 2001, un autre projet autour Buffyverse est lancé autour du personnage de Rupert Giles, l’observateur so british de Buffy, qui cache une jeunesse tumultueuse, et était surnommé “Ripper” (ça veut dire “éventreur” quand même) alors qu’il avait réveillé avec son pote Ethan le démon Eyghon. Voilà donc un personnage très calme et pète-sec alors qu’il est Observateur, mais qui possède assez d’aspérités pour être très savoureux sur le long terme.

L’idée, selon Joss Whedon et Anthony Head, qui aurait repris son rôle, était de faire de cette mini-série un Craker (une célèbre série policière anglaise) avec des fantômes. Jouer à la fois sur le genre policier et sur la tradition anglaise des histoires de fantôme, avec en filigrane le thème de la solitude. Le tout sur la BBC, un gage de qualité.

Pourquoi ça n’a pas marché : Joss Whedon est un homme très occupé, qui passe d’un projet à l’autre plutôt rapidement. Engagé sur Angel, il a pu raconter se pencher sur le thème de la solitude. Il a donc changé un peu d’approche sur Ripper, et écrit ce qui aurait pu être un téléfilm de deux heures. Le script avait convaincu Anthony Head, puis Whedon a été occupé sur Dollhouse et il est parti s’amuser avec les Avengers sur grand écran.

Le projet est devenu un sacré serpent de mer, mais bizarrement, le showrunner y croit encore. Il confiait en 2015 : “Le truc, c’est que pour je ne sais quelle raison, Anthony devient toujours plus sexy chaque année. Ça ne fait pas ça sur moi ! Mais comment il fait ? […] J’ai torturé Tony comme personne d’autre dans ma vie en lui disant ‘On va définitivement le faire !’ parce que je le croyais vraiment. […] Mais c’est le truc avec Ripper : ce projet reste dans mon esprit parce qu’il serait toujours la bonne personne pour le faire.”

Niveau d’excitation : 💜💜💜

L’école des Tueuses

La promesse : ce projet n’a pas donné lieu à l’écriture d’un script, mais Dieu que le pitch donnait envie. C’est vers la fin de la série Buffy contre les vampires que l’idée arrive sur la table. Jane Espeson, scénariste sur 22 épisodes de la série, explique que cette idée de spin-off a été discutée : “Je crois que Marti [Noxon, ndlr] a parlé avec Joss Whedon d’une Slayer School. […] J’imagine qu’il y a eu des échanges d’idées de pitch à ce moment. Aucun des autres scénaristes n’a été impliqué.”

L’idée aurait été, après la fin de Buffy, qui partageait son pouvoir de Tueuse avec toutes les Potentielles, de suivre l’entraînement de celles-ci dans une école spécialisée, où Willow aurait pu être prof. Imaginez un peu le renfort qu’elle aurait pu avoir : un petit coucou par-ci par-là de sa BFF Buffy, Spike en mode Wolverine…

Pourquoi ça n’a pas marché : Malheureusement, Joss Whedon n’a pas été emballé par le projet. Quand on voit le succès de la franchise X-Men (et évidemment de Harry Potter), de la série The Magicians ou encore la venue de la future Umbrella Academy sur Netflix, on se dit qu’un spin-off The Potentials aurait pu convaincre bien des diffuseurs.

Mais on comprend aussi pourquoi Joss Whedon a passé son chemin : la série originale tourne déjà autour de l’enseignement – avec les Observateurs et le pouvoir de la Tueuse – et la saison 7 explorait aussi cela avec Buffy en leadeuse des Potentielles. On est donc sur une option complètement séduisante sur le papier, mais qui aurait pu être boring artistiquement.

Niveau d’excitation : 💜💜💜💜💜

Faith the Vampire Slayer

La promesse : Durant cette même période du début des années 2000, où la fin de Buffy approchait à grands pas, la writer’s room était en ébullition, cherchant des idées de spin-offs pour marcher sur les traces de la Tueuse initiale. L’une des pistes logiquement explorées a été celle de lancer une série centrée sur la petite sœur agitée de Buffy, Faith, qui apparaît à partir de la saison 3, à la suite de la mort de Kendra (qui elle-même a vu son pouvoir de Tueuse éveillé car Buffy meurt quelques secondes à la fin de la saison 1, avant d’être réanimée).

Elle est tout ce que n’est pas Buffy : une party girl, une hédoniste, sexuellement libérée, qui va finir par avoir de gros soucis pour distinguer le bien du mal. C’est Tim Minear, scénariste et producteur exécutif sur différents projets de Joss Whedon depuis Angel, qui a imaginé un pitch dans l’esprit de Dark Angel : “Ça aurait été Faith, probablement sur une moto, traversant la planète, et tentant de trouver sa place dans ce monde.”

Pourquoi ça n’a pas marché : Joss Whedon venait de terminer Buffy et ne se sentait pas d’enchaîner sur ce spin-off en tant que showrunner. Problème, sans lui complètement à bord, Eliza Dushku n’a pas souhaité s’embarquer non plus : “Après avoir fini la série, j’ai quitté l’école et j’ai continué avec quelques films comme American Girls, mais mon expérience avec Joss avait été tellement géniale que j’étais prête à reprendre la route avec lui. J’ai discuté avec Joss et Tim Minear d’un potentiel spin-off centré sur Faith. Mais Buffy venait juste de se terminer au bout de sept ans, et Joss a été direct : il ne pourrait pas effectuer le même travail, au jour le jour, que sur Buffy.”

Finalement, Eliza Dushku a donc passé son tour, et accepté une nouvelle série, la regrettée True Calling. L’actrice a finalement retravaillé avec son mentor quelques années plus tard, en 2009, sur Dollhouse.

Niveau d’excitation : 💜💜💜💜

Spike, le film

La promesse : une fois n’est pas coutume, c’est James Marsters, qui n’a jamais manqué de dire à quel point il aimait son personnage, Spike, qui a proposé un script à Joss Whedon, après que ce dernier lui a confié son envie de réaliser un téléfilm sur son personnage. On aurait donc suivi le vampire peroxydé entre les saisons 6 et 7 de Buffy, quand il vient de regagner son âme, après avoir tenté de violer la jeune femme.

Joss lui a alors demandé comment il allait faire pour ne pas que ça fasse redite avec l’histoire d’Angel, qui repose entièrement là-dessus. “Je voulais proposer quelque chose à l’opposé d’Angel, ce personnage romanesque, qui est toujours installé dans un manoir, devant un feu crépitant, un verre de vin rouge à la main, à penser à son âme. J’imaginais un Spike SDF, en train de mourir de faim”, explique-t-il à Digital Spy.

En revanche, James Marsters pensait que ce projet avait une date d’expiration, les vampires n’étant pas censés vieillir. En fait, l’acteur a expliqué plusieurs fois au fil des ans qu’il serait ravi de reprendre son rôle si la technologie lui permettait d’incarner un Spike crédible, et évidemment avec Joss Whedon à bord.

Pourquoi ça n’a pas marché : on laisse James Marsters vous l’expliquer : “Le film ne s’est pas fait pour des raisons qui nous dépassaient, Joss et moi. Mais l’histoire m’est restée dans la tête. Et puis Dark Horse [la maison d’édition des comics Buffy, ndlr] m’ont dit qu’ils étaient intéressés par cette histoire pour les comics.”

Et effectivement, le script fut finalement utilisé en 2014, pour le comic intitulé Spike: Into the Light signé James Marsters et illustré par Derlis Santacruz. L’acteur est longuement revenu sur cette gestation pour io9.

Niveau d’excitation : 💜💜💜💜💜(oui, j’ai un faible pour Spike)

Après toutes ces années de projets avortés, autant vous dire qu’on espère vivement que ce nouveau projet autour du Buffyverse, centré sur une nouvelle Tueuse, noire, verra le jour. Si en plus on pouvait y retrouver un Spike en pleine forme…