Tahar Rahim : “Panthers m’a sorti de ma zone de confort”

Tahar Rahim : “Panthers m’a sorti de ma zone de confort”

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Tahar Rahim (Khalil Rachedi)

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Par Marion Olité

Publié le

“À l’époque d’Un Prophète, j’avais le syndrome de l’imposture. Aujourd’hui, je me sens légitime.”

“Que ce soit dans le métier ou les expériences de vie, je recherche la nouveauté. Il n’y a rien de mieux qu’une première fois.”

Nombre de tes films ont une conscience sociale ou politique (Grand Central, Le Passé, À perdre la raison, Les Anarchistes…). Ces thématiques te portent-elles à cœur ?
Je ne passe pas par ce prisme-là au moment de choisir mes rôles. J’ai le sentiment que les histoires et les personnages les plus intéressants ont de toute façon un ancrage politique et social. Tout est politique. Mais je ne pense pas aller vers un cinéma politisé par exemple.
Avant Un Prophète, tu as commencé dans une série, La Commune. Ça fait quoi de retourner sur le petit écran après ce parcours ciné de ces dernières années ?
C’était mon premier boulot en effet. Je n’ai pas eu de sentiment de nostalgie particulier. C’est cool de retrouver Canal+, mais je suis allé sur Panthers comme sur un film car cette série a une vraie envergure cinématographique. De toute façon, petit ou grand écran, ça m’est égal à partir du moment où je suis emballé. J’étais content de refaire une série. Je suis moi-même spectateur et j’avais envie d’en tourner une bonne.
Quelles séries t’ont touché ? 
J’ai vu The Wire, The Sopranos, Breaking Bad, Peaky Blinders, True Detective, Les Revenants, Engrenages, Bron… Dernièrement, j’ai bien aimé Mr. Robot aussi, dans un style très Fincher.

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“J’ai été séduit par la thème de Panthers, l’exploration de la criminalité européenne.”

“Je ne fais pas de différence entre le petit et le grand écran.”

 Est-ce que tu as noté de grandes différences entre la manière de tourner un film et une série ?
Artistiquement parlant, je n’ai pas ressenti de grandes différences sur ce projet précis. Il y a en revanche une vraie différence de rythme. Ça a été un bon rappel. Panthers m’a sorti de ma zone de confort. On pense qu’on va avoir plus le temps pour installer les personnages, car on a une fiction de six heures à tourner. En fait, c’est surtout vrai à l’écriture. Le tournage est plus court proportionnellement à un film. On remplit une journée avec cinq séquences en télé. Au cinéma, c’est plutôt deux ou trois séquences.
Cela change-t-il ton jeu d’acteur ?
Oui, il faut se rendre disponible, être plus tendu, plus efficace, aller directement à l’objectif.

Certains acteurs aiment avoir la possibilité d’étirer un personnage sur une série. D’autres au contraire ont l’impression de vivre une routine. Quel est ton sentiment ? 
Sur Panthers, il n’y a pas un personnage principal, mais trois. Le temps de jeu n’est pas le même que celui d’un Walter White ou d’un Tony Soprano. Là, c’est une autre façon d’aborder un personnage. Si le personnage m’emballe, je serai tout à fait capable de me lancer dans une vraie série. Je ne fais pas de différence entre le petit et le grand écran.
Quels genres de rôles auxquels tu n’as pas encore touché rêverais-tu d’incarner ?
J’aimerais bien jouer quelqu’un de sans foi ni loi, pour savoir si j’arriverais à faire en sorte qu’on aime le détester. J’adorerais aussi faire un western. C’est un pur rêve de gosse (rires). Et tant qu’on y est : j’aimerais bien tourner dans un énorme film de science-fiction, plus précisément d’anticipation.