L’audacieuse saison 5 de The 100 signe une remise à zéro totale

L’audacieuse saison 5 de The 100 signe une remise à zéro totale

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Par Florian Ques

Publié le

Saison après saison, The 100 n’a de cesse de se réinventer et le prouve une énième fois dans un épisode salvateur qui fait du bien. Attention, spoilers.

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Aride, dépouillée, anéantie. C’est de cette manière que pourrait être qualifiée la Terre de The 100, planète bleue qui ne l’est plus tant que ça, au commencement de la cinquième saison. Suite au Praimfaya, le nouveau cataclysme venu ravager le globe terrestre dans son intégralité, tout a changé. Le sol est devenu stérile, la moindre parcelle de végétation s’est évaporée, les territoires ne sont, dans l’ensemble, que désolation. Abandonnée par ses pairs, Clarke est livrée à elle-même face à un environnement qui lui est plus hostile que jamais.

C’est dans ces conditions peu désirables que l’on retrouve notre héroïne, dans un nouvel épisode qui lui en majeure partie consacré. Son premier tiers est, d’ailleurs, particulièrement troublant. Tandis que sa mère est dans le bunker, lui-même enseveli sous un énorme tas rocailleux, et ses amis proches en orbite, Clarke ne peut compter que sur elle-même. Bien qu’elle ait la Terre, ou du moins ce qu’il en reste, à son entière disposition, cet épisode prend surtout des faux airs de huis clos tant son personnage semble oppressé.

Tout, dans cette nature mourante, s’oppose à elle. D’abord optimiste, ne se doutant peut-être pas que ce sont des années de solitude qui l’attendent, Clarke voit son moral s’éroder. Heureusement, comme la lumière au bout du tunnel, elle aperçoit enfin sa deuxième chance : une zone de terre enfoncée dans des collines, fertile et verdoyante. En bref, un véritable éden (c’est d’ailleurs le titre de cet épisode de retour, adéquat). Tandis qu’elle plonge nue dans un lac, elle fait part de ses doutes en voix off, avec notamment une phrase qui résonne plus que les autres : “Mon combat est fini. Et maintenant, qui suis-je ?”.

En effet, ces dernières salves d’épisodes, Clarke a été propulsée dans une position de leadeuse décisionnaire qu’elle n’a jamais vraiment assumée. À peine un problème était-il réglé qu’un nouveau prenait le relais, laissant peu de temps à notre héroïne pour se poser et se découvrir. Seule, en tête-à-tête avec sa propre personne, elle doit désormais composer avec une crise existentialiste à faire pâlir Jean-Paul Sartre (on abuse un peu). Si son périple introspectif nous aurait bien passionnés un peu plus longtemps, celui-ci touche à sa fin lorsque Clarke rencontre Madi.

Aperçue lors des ultimes secondes de la saison 4, Madi a elle aussi du sang noir qui coule dans ses veines, ce qui explique son improbable survie. En six ans ensemble, les deux seules personnes à fouler le sol de cette planète désolée n’ont eu d’autre choix que de se rapprocher, nouant un lien difficile à définir, à la fois maternel et fraternel. Malheureusement, si elles ont pu jouir de ce havre de paix rien qu’à elles deux pendant tout ce laps de temps, ceci est en passe de changer : un vaisseau de détenus forcément dangereux vient d’atterrir près de leur localisation.

Et c’est ainsi que The 100 remet les compteurs à zéro. Au tout début de la première saison, Clarke et ses amis “délinquants” retournaient sur Terre, s’engageant très vite dans une guerre perpétuelle pour conserver un morceau de territoire. Territoire qui appartenait jusqu’alors aux populations survivantes qui ne s’étaient pas rendues dans l’espace. Ici, les rôles sont inversés : cet Eden, la dernière zone habitable d’une planète souillée, appartient à Clarke et Madi. Avec l’arrivée de ces envahisseurs peu conciliants, notre héroïne va devoir se battre pour préserver sa place.

Cette saison sera très probablement placée sous le signe de la défense territoriale (en gros, les vilains prisonniers vs. les Grounders restants) et cela ne présage que de bonnes choses, notamment au niveau de l’action et du rythme. Quid de la suite ? Bien qu’on sache que Jason Rothenberg, showrunner de The 100, a déjà des pistes pour des saisons supplémentaires, il est difficile de voir comment la série peut faire pour se réinventer après tout ça. Entre guerres civiles, peuples éradiqués et nature ravagée, les possibilités d’évolution pour The 100 sont réduites. Mais si la série maîtrise bien une chose, c’est sa faculté à nous surprendre constamment et à repousser ses propres limites. Pour cette cinquième saison, on ne demande que ça.

La saison 5 de The 100 est diffusée outre-Atlantique sur la CW depuis le 24 avril.