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The Dragon Prince : l’héritière d’Avatar est plus qu’un Game of Thrones animé

The Dragon Prince : l’héritière d’Avatar est plus qu’un Game of Thrones animé

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© Netflix

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Par Florian Ques

Publié le

Cocréée par le scénariste d’Avatar, le dernier maître de l’air, la nouvelle série d’animation made in Netflix a tout d’une grande.

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Le géant du streaming n’a plus à faire ses preuves dans le domaine de l’animation pour adultes après nous avoir gâtés avec des pépites comiques comme BoJack Horseman ou encore Big Mouth. Seulement, Netflix ne se limite pas à produire du contenu pour les plus grands et pense aussi aux gosses (et aux gosses dans l’âme). Un exemple ? The Dragon Prince, série animée issue de l’imagination de Justin Richmond et Aaron Ehasz (scénariste d’Avatar, le dernier maître de l’air), qui tient ses promesses en délivrant un récit de fantasy rythmé et étoffé.

Dans un prologue efficace, The Dragon Prince expose les règles propres à son univers : la nature est régie par six éléments (le soleil, la lune, les étoiles, la terre, l’océan et le ciel). Tout cela crée un équilibre et instaure la paix entre les différents peuples. Tout est chamboulé quand la magie noire fait son apparition, menaçant l’ordre établi. Le monde se divise alors en deux factions : les humains d’un côté, les créatures magiques de l’autre. Au milieu, l’arbitre : un immense dragon.

Au moment où l’histoire débute, le monde fictif de Xadia est à deux doigts de sombrer dans le chaos. Après que les humains ont tué le dragon et son œuf – son seul héritier –, plus rien n’est là pour empêcher les deux peuples de se taper dessus. Alors qu’une guerre totale menace le territoire, ce sera à Callum, héros optimiste mais benêt, et à son jeune frère Ezran de s’assurer que cela n’arrive pas. Embarquant dans une quête nébuleuse, ils seront aidés par Reyla, une jeune elfe initialement engagée pour les tuer. Oui, ça ne déconne pas dans The Dragon Prince.

Un peu dark pour une série destinée à des enfants, vous dites ? Pas faux, mais c’est surtout parce que The Dragon Prince ne s’adresse pas qu’à un seul public et possède plusieurs niveaux de lecture. Avec son animation colorée aux airs juvéniles, la série réussira aisément à appâter votre petit-cousin (pratique pour l’occuper pendant une session baby-sitting). Mais elle parviendra aussi à séduire un public plus âgé, pour peu qu’il ne soit pas réfractaire à de la fantasy pure et dure.

Pour autant, le cœur de cible de The Dragon Prince semble être celles et ceux qui étaient déjà fans d’Avatar, le dernier maître de l’air tant les similitudes entre les deux œuvres sont nombreuses. Un monde régulé par les éléments, des peuples en guerre… Les personnages principaux, eux aussi, sont le miroir les uns des autres. Callum, archétype du héros inexpérimenté mais bien intentionné, fait d’emblée écho à Aang. Quant à Reyla, avec son côté débrouillard et plus terre à terre, elle évoque Katara, faisant forcément d’Ezran l’équivalent de Sokka pour le côté comic relief qu’ont les deux personnages. Tient-on là une pâle copie d’Avatar ? Pas tout à fait.

Les deux séries se ressemblent, c’est une évidence, mais la différence radicale entre leurs univers respectifs fait qu’elles peuvent coexister sans problème. Lumineuse, avec une animation vraisemblablement en 2D qui pourtant laisse croire à de la 3D, The Dragon Prince est assez bluffante sur le plan purement visuel. Les paysages en plan large sont particulièrement appréciables. Le seul hic, qui au final n’en est pas un pour peu qu’on s’y habitue, reste le style saccadé de l’animation qui donne parfois l’impression qu’un bug s’est glissé dans l’épisode.

Une chose est sûre : The Dragon Prince a encore de beaux jours devant elle. Les neuf chapitres, actuellement dispos sur Netflix, sont regroupés sous l’étiquette de “Livre I” façon Avatar, laissant entendre que d’autres opus sont en préparation. Après tout, il y a beaucoup de matière à exploiter. En si peu d’épisodes, la série animée d’Aaron Ehasz et Justin Richmond est mine de rien parvenue à établir une large mythologie qui ne demande qu’à être plus amplement explorée. Et pour peu que The Dragon Prince conserve ses enjeux dramatiques avec sa touche comique, on sera au rendez-vous.

La première saison de The Dragon Prince est disponible dès maintenant sur Netflix.