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On a rencontré Stella Maeve et Jason Ralph, aka Julia et Quentin dans The Magicians

On a rencontré Stella Maeve et Jason Ralph, aka Julia et Quentin dans The Magicians

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Par Marion Olité

Publié le

À l’occasion de la diffusion de la saison 2 de The Magicians, qui débute ce soir sur Syfy, Biiinge revient avec Jason Ralph et Stella Maeve sur les débuts de la série fantastique. 

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Biiinge | Pour interpréter des magiciens en herbe, vous avez dû apprendre la technique du “finger tutting”, qui consiste à créer des mouvements avec les mains pour envoyer des sorts. Comment cela s’est-il passé ?

Stella Maeve | Nous avons eu un super coach à disposition, qui s’appelle Kevin Li. Il nous a aidés à créer ces mouvements en fonction du style de nos différents personnages. Car chacun le fait différemment.

Jason Ralph | Il a fallu qu’on trouve chacun notre propre style. Et en fait, le “finger tutting” est quelque chose d’incroyablement compliqué ! C’est un peu comme apprendre à danser, ou plutôt à faire du breakdance avec les doigts [rires]. Il faut faire de son mieux pour le faire bien tout en gardant en tête d’incarner son personnage. Ça doit donc être fluide et naturel. Et ne pas oublier de le faire dans le bon angle de la caméra pour que l’équipe puisse ajouter des effets spéciaux en post-prod.

J’imagine que chaque mouvement signifie quelque chose de particulier ?

Jason | Oui, on se demandait à chaque fois : quel est l’effet que doit produire ce sort ? Et quel geste physique peut-on créer qui correspondrait à ce sort particulier ? Il ne fallait pas non plus que ce soit trop évident et littéral. On ne va pas faire le geste d’une porte qui s’ouvre quand on veut ouvrir une porte [rires]. Ce serait trop facile.

Stella | Et pour Julia, qui n’étudie pas à l’école comme Quentin, il fallait un rendu différent, plus funky, un peu moins bon. Mais on voit au fil des épisodes qu’elle s’améliore. Je me souviens qu’Olivia [Taylor Dudley, ndlr], qui joue Alice, voulait que ses mouvements ressemblent à de minuscules danseuses.

“Nous avons l’opportunité de creuser l’importance du sexe dans une relation amoureuse”

Derrière ce monde de magiciens, voyez-vous une métaphore du passage à l’adulte ?

Jason | Absolument ! Quand j’ai lu les livres, cela m’a connecté à la période du lycée. On en sort avec tellement d’espoirs et d’objectifs. On sort de l’école armés, en ayant l’impression d’avoir des super-pouvoirs. On a tellement de talents à partager avec le monde. Et on se retrouve dans la vraie vie, pensant vivre une grande aventure qui viendra à nous naturellement. Mais le monde avance sans vous, et vous êtes forcés de vous mouiller davantage et d’aller chercher votre voie.

Stella | Oui, c’est une métaphore de la vie. Que feriez-vous si vous aviez ces capacités magiques dans la vraie vie ? Les utiliseriez-vous pour faire le bien ou le mal ? C’est dur à dire quand on y pense. J’aime à penser qu’on les utiliserait à bon escient. Mais la série est comme la vie : on trouve du bon et du moins bon en chacun de nous.

Avez-vous été surpris par le ton un peu dark et trash du show ? On y parle d’addictions, de sexe…

Jason | Je pense que l’une des volontés du show est de représenter la réalité du monde de façon honnête. On sait bien que l’époque du collège est propice aux premières relations sexuelles, et que l’on continue à en avoir beaucoup après [rires] ! J’espère que nous dépeignons cela de la façon la plus honnête possible.

Stella | Et dans les romans, le sexe est aussi présent, donc nous sommes aussi fidèles au matériel original.

Jason | Dans l’un des épisodes, nous avons l’opportunité de creuser l’importance du sexe dans une relation amoureuse, et de montrer que le sexe n’est pas toujours simple pour tout le monde. C’est assez rare de voir ça à la télévision. Et j’ai trouvé ça vraiment important de montrer qu’il faut communiquer et travailler ensemble sur certains aspects d’une relation pour qu’elle fonctionne.

Jason, votre personnage vit dans un hôpital psychiatrique au début de la série. Comment avez-vous travaillé cet aspect de la maladie mentale ?

J’ai fait mes devoirs en lisant pas mal de choses sur la dépression, et comment elle peut se manifester de différentes façons. J’ai creusé en particulier le syndrome de la phobie sociale et l’anxiété constante qui en résulte.

Je voulais trouver la bonne manière de représenter physiquement les manifestations de cette maladie. Quand on lit les romans, tout se passe dans la tête de Quentin. Donc on peut entendre ses pensées et le comprendre. Ce n’est pas le cas dans la série, donc je voulais que ça se voit physiquement. J’ai trouvé une façon de le faire parler, comme s’il vomissait les mots. Il ne pourrait pas parler plus vite ! On sent que son cerveau a toujours un temps d’avance sur sa bouche et il essaie de rattraper le retard.

“Les personnages de The Magicians ne sont pas toujours attachants et c’est génial à interpréter”

En ce qui vous concerne Stella, votre personnage est dépeint petit à petit comme une personne qui se bat avec son addiction à la magie. 

Oui, complètement. Elle découvre ce monde de magie qu’on ne veut pas lui ouvrir. Et elle voit son meilleur ami depuis l’enfance partir étudier la magie dans cette école où elle voulait aussi aller par-dessus tout. Elle a goûté à quelque chose et elle a ressenti son pouvoir. Mais au lieu de rester dans le contrôle de l’utilisation de la magie et de ses émotions, elle déraille complètement. Elle ne se rend pas compte tout de suite de jusqu’où elle s’est enfoncée. Et donc c’est encore plus dur de s’en sortir après.

Elle se prend une dose de réalité en fait. On parle d’une fille qui était plutôt privilégiée dans la vie, et qui n’avait jamais vu le côté sombre de l’existence. Et tout à coup, elle se retrouve seule, sans rien de ce qu’elle voulait. Parfois, elle n’est pas du tout attachante, et j’aime ça dans les personnages de The Magicians.

Parce que c’est aussi parfois le cas dans la vraie vie. On a des moments où on est géniaux et d’autres où clairement, on craint [rires] ! C’est très excitant d’incarner ce type de personnages. Au début, je n’étais pas très à l’aise, mais Jason m’a beaucoup aidée sur cet aspect. Il m’a dit : “C’est ok Stella. On n’a pas besoin d’être toujours adorables !” Julie ne l’est pas toujours, effectivement, et c’est génial à interpréter.

Avez-vous été en contact avec l’auteur des romans, Lev Grossman ?

Jason | Oui, il est venu quelques fois sur le plateau, mais il vit à New York. Il était là en tant que consultant auprès de l’équipe de scénaristes. Il recevait les scripts, qu’il renvoyait annotés avant de donner sa bénédiction. Je pense qu’il est très satisfait du show et des choix qui ont été faits. Rétrospectivement, il peut changer des petites choses des romans qu’il n’aime pas trop ou qu’il aurait fait différemment. Du genre : “Je n’aime pas trop le prénom de ce personnage, on peut le changer ?” Et les scénaristes le changent.

En termes de nombre de saisons et de fidélité aux romans, avez-vous une idée du futur de The Magicians ?

Jason | Il y a trois romans et une fin assez définitive. Je pense que nous resterons fidèles à cette fin. J’espère en tout cas.

Stella | John [McNamara, le showrunner de The Magicians] a mentionné qu’il ne souhaitait pas aller au-delà de six saisons.

Jason | On m’a récemment parlé de cinq saisons. Je pense qu’ils vont essayer d’éviter une sixième. Nous verrons. Je ne pense pas qu’on continuera juste parce qu’il le faut. S’il y a encore une histoire à raconter, nous le ferons. Dans l’autre cas, nous arrêterons.

La saison 2 de The Magicians a débuté le 25 janvier sur Syfy (et bientôt sur Syfy France qui a déjà diffusé la première saison).