This Is Us : le Love Actually des séries est arrivé

This Is Us : le Love Actually des séries est arrivé

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Par Marion Olité

Publié le

La rentrée des séries apporte son lot de nouveautés plus ou moins dispensables. Si vous êtes à la recherche d’un nouveau doudou, on l’a trouvé : c’est This Is Us

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Avant même sa diffusion, This Is Us était la série qui buzzait le plus outre-Atlantique, et pas seulement à cause des fesses de Milo Ventimiglia aperçues dans le trailer (et dès la première minute du pilote), diffusé au moment des Upfronts. En ces temps de cynisme généralisé, il y a toujours de la place pour l’extrême inverse. Comprenez que This Is Us, c’est l’anti Game of Thrones, l’anti Breaking Bad. 

C’est ce qu’on appelle une série doudou. Et si on pense aux premières productions de Shonda Rhimes comme Grey’s Anatomy, à vrai dire, il se passe des choses encore trop cruelles dans ce soap hospitalier pour qu’on puisse vraiment le comparer à This Is Us. En fait, cette nouveauté signée Dan Fogelman (le scénariste de Crazy, Stupid, Love et créateur de Galavant) flirte davantage avec l’esprit d’un Love Actually. La série suit la trajectoire de plusieurs personnages fêtant leur 36e anniversaire. On comprend au fil du pilote quelles sont leurs véritables connections, et le final réserve même un joli twist si vous ne vous êtes pas fait spoiler par les Internets.

Le ton est donné dès les premières minutes du pilote : sur le délicat “Death With Dignity” de Sufjan Stevens, on apprend à connaître nos protagonistes. Jack (Milo Ventimiglia) et Rebecca (Mandy Moore) attendent des triplés. Randall (Sterling K. Brown) se fait violence pour frapper à la porte de son géniteur, qui l’a abandonné voilà 36 ans, bébé, devant une caserne de pompiers. Kevin (Justin Hartley) n’en peut plus de jouer les beaux gosses écervelés pour une sitcom américaine à succès, où il doit systématiquement enlever le haut. Et Kate (Chrissy Metz) lutte contre ses problèmes de poids depuis son enfance, et l’image (négative) qu’elle pense renvoyer d’elle-même.

Âmes cyniques, s’abstenir

Nous voilà donc invités à suivre les joies, les doutes et les petites victoires de cette poignée de personnages qui luttent pour être heureux et qui ne cachent pas des vices innommables (la femme de Randall va même jusqu’à dire que le plus grand vice de son mari est sa… gentillesse). Si on pense à Love Actually, c’est que les relations entre les protagonistes sont traitées de la même façon que dans le film de Richard Curtis : avec ce petit supplément “cheesy”, cette tendresse que d’aucun jugeront cul-cul, et qui réchaufferont les autres en plein binge watching sous leur couette cet hiver.

On retrouve des situations familières : couples en panique, acteurs comme des poissons hors de l’eau (Martin Freeman dans Love Actually, Justin Hartley dans This Is Us), solidarité familiale super touchante entre frères et soeurs… Les soucis auxquels font face nos héros sont universels. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais entre un procédé de narration efficace, une bande-son qui vous enveloppe et des personnages immédiatement attachants, This Is Us se pose là pour nous réconforter sur la nature humaine. Elle arrive aussi probablement au bon moment, dans un paysage audiovisuel saturé d’anti-héros, d’anti-rom com et de narration épileptique façon How to Get Away with Murder.

Elle propose un retour apaisant à la simplicité, celle d’un drama familial où chacun tente de faire ce qu’il peut (ce qui ne veut pas dire que tout va bien) avec les meilleures intentions du monde. On aura le droit d’être écœuré devant autant de bons sentiments, et de préférer des séries où la tendresse afflue avec plus de subtilité, comme Transparent. On peut aussi regarder This Is Us pour ce qu’elle est : une série “comfort food” bien foutue, qui donne envie de faire de gros câlins à tous les gens qu’on aime.

La saison 1 de This Is Us est actuellement diffusée sur NBC. Aucune chaîne française ne la diffuse pour le moment, mais cela ne saurait tarder.