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Il faut qu’on parle du traitement de Scully et de sa liberté à disposer de son corps dans X-Files

Il faut qu’on parle du traitement de Scully et de sa liberté à disposer de son corps dans X-Files

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Par Delphine Rivet

Publié le

Un utérus sur pattes

Une vision 100 % masculine de l’absence de consentement

“Il est le père figuratif, pas le véritable père. Il n’a pas violé Scully. Il l’a inséminée avec l’aide de la science”.

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Bah voyons… On comprend mieux pourquoi le traitement de l’intrigue autour de Scully est aussi hasardeux. On est en 2017 et Chris Carter et ses scénaristes n’ont toujours pas intégré la notion de consentement. On se rappelle pourtant que l’insémination en question s’est déroulée en saison 7, dans l’épisode 15, intitulé “En Ami”. Pour arriver à ses fins, l’homme à la cigarette avait drogué Scully. Le “roofing”, c’est une technique de prédateur sexuel. Sauf qu’ici, la “proie”, ce n’est pas Scully, ni son corps tout entier, mais son utérus et sa capacité à porter un embryon à terme.
Là où une série comme Jessica Jones parvenait à verbaliser le traumatisme subi – “Non seulement tu m’as violée physiquement, mais tu as aussi violé chaque cellule de mon corps et chaque pensée dans ma foutue tête” –, on imagine assez aisément que X-Files ne fera jamais cet examen de conscience. Les scénaristes ont prouvé qu’ils étaient incapables de se mettre dans la peau d’une femme (et comment le pourraient-ils, d’ailleurs ?). Scully se rebellera, ne perdra jamais de vue sa mission et remuera ciel et terre pour son fils. Mais il y a peu de chance que l’on entende un jour le mot “viol” sortir de sa bouche.