Avec Ragnar au Valhalla, Ivar s’impose comme le nouveau roi de Vikings

Avec Ragnar au Valhalla, Ivar s’impose comme le nouveau roi de Vikings

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Par Adrien Delage

Publié le

Ivar le Tout-Puissant

Passage de flambeau

Exception faite de cette passionnante guerre interne entre les frères et la prise brutale de York, le retour de Vikings était plutôt calme. Pour autant, la magie nordique continue d’opérer. Les réalisateurs engagés par Michael Hirst ont toujours le don de capturer des images fortes, symbolisant la violence de ce monde en construction, comme ce bébé hurlant au milieu des cadavres dans l’église ensanglantée, alors que les guerriers récupèrent leur tribut.
Toujours dans cette idée de passation de pouvoir, les temps sont durs pour Lagertha. La reine de Kattegat est assaillie de partout et même ses sujets doutent de sa légitimité et son influence sur le trône des Vikings. Le roi Harald prépare son siège de la capitale après l’avoir trompée en capturant Astrid, son bras droit et amante. Pour la première fois, Lagertha semble désarçonnée face à la situation. Un choix douteux de la part des scénaristes, qui lui ont donné une scène de sexe un peu gratuite pour assouvir ses pulsions et montrer sa domination sur Harald.
L’autre interrogation concerne Heahmund, le personnage campé par Jonathan Rhys Meyers. Nouveau venu de cette saison, l’évêque devra incarner un antagoniste de choix pour nos Vikings, surtout après le captivant duel psychologique entre Ragnar et le roi Ecbert. Sauf que, pour le moment, l’acteur n’a pas grand-chose à défendre. Son personnage profondément croyant semble unilatéral, froid et finalement assez peu intéressant.
À la fois trop et pas assez énigmatique dans son rôle, Jonathan Rhys Meyers hérite en plus de dialogues pompeux au possible qui alourdissent ses scènes. S’il est trop tôt pour se prononcer définitivement sur le personnage, on espère plus d’explosion de sa part étant donné le calibre de l’acteur.

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La catharsis de Floki


Pour les plus grands fans de Vikings, le coup de cœur (et de tristesse) de cet épisode est bien évidemment le départ de Floki. Sa bromance dévouée avec Ragnar, sa relation père-fils avec Ivar, ses punchlines acérées (“Lève-toi et viens me le dire en face”, balance-t-il à un Ivar hilare dans le season premiere), le jeu loufoque et touchant de Gustaf Skarsgård… Floki est tout simplement la quintessence de l’âme de la série, le dernier reliquat de la vieille génération comme Effy le fut dans Skins ou Curtis dans Misfits.
Le Viking le plus dévoué aux dieux largue les amarres pour terminer sa vie en ermite, là où le souffle d’Odin le mènera, inconsolable après les pertes successives de ses enfants, son meilleur ami et sa bien-aimée. Par son élégance, ses exploits, ses périodes difficiles traversées voire sa démence terrifiante par moments, Floki est le catalyseur des émotions du spectateur. Aussi clownesque que le Joker et torturé qu’un Rust Cohle, le bâtisseur de drakkars est un personnage nuancé, habité mais aussi perfide par sa foi aveugle envers les dieux. Sur ce plan, il entrait en osmose parfaite avec Ragnar, formant les deux faces d’une même pièce. Les deux amis étaient voués à se chérir et se détruire mutuellement.
Naufragé en l’Islande après son périple maritime, Floki découvre les joies et la beauté d’une contrée inhabitée. Une terre promise qu’il considère comme le royaume des dieux, sacralisant ainsi toute son existence. La séquence pourrait presque clore l’histoire du personnage tant il exulte devant un spectacle de cette envergure. Et c’est peut-être cette scène qui symbolise toute la force de Vikings : nous faire appréhender, comprendre puis aimer des personnages pour le voyage qu’ils poursuivent, et non pour sa finalité. De toute manière, on se reverra tous au Walhalla pour festoyer avec Ragnar et son acolyte.
En France, la saison 5 de Vikings est diffusée en US+24 sur Canal+ Séries.