On a parlé de The Good Doctor et Norman Bates avec Freddie Highmore

On a parlé de The Good Doctor et Norman Bates avec Freddie Highmore

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Par Adrien Delage

Publié le

À l'occasion du festival Séries Mania, Biiinge s'est entretenu avec le chirurgien le plus populaire du petit écran actuellement.

Biiinge | Vous êtes à la fois acteur, scénariste, réalisateur et producteur sur The Good Doctor. Comment vous faites pour switcher aussi facilement entre ces différents rôles ?

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Freddie Highmore | J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement d’une série grâce à Bates Motel, sur laquelle j’étais déjà scénariste et réalisateur. Pour moi, c’est une extension naturelle de l’acting, du fait d’être impliqué dans son travail. Ça permet aussi de prendre du recul. Sur The Good Doctor, je me pose toujours les mêmes questions : qu’est-ce qu’il va se passer l’année prochaine ? Quelles histoires allons-nous raconter ?

Ensuite, quand nous avons déterminé les grandes lignes de la saison, on s’adresse aux réalisateurs pour les aider à mettre en scène nos histoires. Après, je sais que j’ai beaucoup de chance de travailler avec David Shore [le cocréateur et showrunner de The Good Doctor, ndlr] qui me soutient, m’encourage et me donne ma chance dans ces différents rôles.

Concernant votre rôle de scénariste, est-ce que vous pouvez nous dire ce qu’apporte l’écriture à votre acting et inversement, comment l’acting influe éventuellement sur votre écriture ?

Je vais essayer de répondre en français [Freddie Highmore répond en réalité dans un français impeccable]. C’était vraiment génial de pouvoir écrire un épisode de The Good Doctor [“Hello”, le premier épisode de la saison 2, ndlr], David Shore m’a beaucoup aidé pour ne pas trahir l’ADN de la série. J’ai énormément appris de lui grâce à cette opportunité.

Pour mon rôle, ça m’a aidé à prendre du recul, voir les choses différemment. D’habitude, je suis uniquement concentré sur le personnage de Shaun. Là, j’avais une vision d’ensemble de la série et de ces personnages qui m’a permis de mieux cerner les enjeux de The Good Doctor. J’étais également plus à l’aise au poste de réalisateur après cette expérience.

L’acteur britannique est passé derrière la caméra pour deux épisodes de <em>The Good Doctor</em>. (© ABC)

Est-ce que vous avez fait des recherches sur la médecine, l’anatomie et le spectre de l’autisme en amont de la série ?

Pour être parfaitement honnête, je serais un docteur complètement inutile dans la vraie vie [rires]. Mais on fait notre maximum pour rendre les opérations chirurgicales aussi réalistes que possible. C’est un procédé difficile car à la télévision, vous devez retranscrire une intervention médicale de dix heures en seulement dix minutes. On est obligé de retirer de nombreuses étapes des opérations.

Concernant le spectre de l’autisme, il était important pour nous d’en dresser un portrait authentique à l’écran. David Shore et moi avons longuement regardé des documentaires sur ce trouble, lu pas mal de bouquins sur la question afin d’enrichir la psychologie du personnage et nous avons un consultant médical sur le tournage.

Dès le départ, nous avions conscience que Shaun ne pourrait jamais représenter l’entièreté du spectre de l’autisme. Nous avons donc décidé de raconter son histoire en tant qu’individu en prenant en compte son trouble mais aussi sa personnalité, les personnes qui l’entourent, son sens de l’humour ou ses relations amoureuses. Des éléments qui n’ont rien à voir avec son autisme mais qui le définissent en tant qu’individu.

Comment vous expliquez le succès international des séries médicales comme The Good Doctor ?

Je pense que les spectateurs sont attirés par elles grâce à leurs personnages. Ils sont écrits de façon crédible et affrontent des situations de vie ou de mort, ce qui les pousse dans leurs derniers retranchements. C’est à ce moment-là que leurs histoires deviennent plus intéressantes à raconter et qu’ils suscitent l’empathie chez les spectateurs.

Dans le cas de The Good Doctor, et c’est aussi pour cette raison que j’ai accepté le rôle, Shaun brise les stéréotypes du mâle alpha habituellement à la tête des séries médicales du genre. C’est à travers ce héros qu’elle devient atypique. Et pour finir, je trouve que les séries médicales sont parcourues par des sentiments d’espoir et d’optimisme qui touchent les spectateurs. Il y a tellement de négativité dans notre société actuelle qu’il est bon d’allumer la télé pour retrouver un personnage rafraîchissant, joyeux et qui voit le bon en chacun.

Daniel Dae Kim est le docteur Jackson Han dans la saison 2 de <em>The Good Doctor</em>. (© ABC)

Vous vous êtes tourné vers ce genre car vous appréciez les séries médicales en tant que spectateur ?

Oui, je suis notamment un grand fan de Dr House. Je suis obligé de répondre ça vu que c’est aussi une série de David Shore [rires]. Je regardais Grey’s Anatomy aussi. Ce sont des séries populaires mais pleines d’espoir et d’optimisme, auxquelles certains spectateurs sont profondément attachés.

Daniel Dae Kim, producteur de la série, a rejoint le casting en saison 2. Comment s’est passée votre collaboration et qu’est-ce que vous pouvez nous dire de la relation entre Jackson et Shaun ?

C’était super d’avoir Daniel dans la série, surtout que j’ai eu la chance de réaliser l’épisode où il arrive. Son personnage perçoit Shaun comme un docteur très disponible, un véritable atout pour l’hôpital. C’est l’un des arcs les plus importants dans la saison 2. Jackson met beaucoup de pression sur les épaules de Shaun qui doit se battre pour faire entendre sa voix.

Il n’hésite pas à lui balancer ses quatre vérités de manière très honnête et transparente, à lui faire entendre ses opinions. Et en même temps, il n’a jamais eu l’occasion de confier et d’assumer ses désirs personnels. Face à la dureté du docteur Han, Shaun doit trouver un nouveau moyen de s’affirmer pour ne pas se faire écraser.

“Shaun brise les stéréotypes du mâle alpha habituel des séries médicales”

Beau Garrett (Jessica Preston) et Chuku Modu (le docteur Jared Kalu) ont quitté la série au début de la saison 2. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ? On peut s’attendre à d’autres départs d’ici la fin de la saison 2 ?

Je pense que David Shore serait plus à même de répondre à ces spécificités, pourquoi les acteurs partent ou reviennent dans la série. Disons que les personnages de Beau et Chuku ne servaient plus au fil rouge de l’histoire à un instant T, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne les reverra pas dans The Good Doctor. Toute l’équipe les apprécie énormément et je ne pense pas que ce départ implique la fin de leur personnage.

Freddie Highmore dans <em>Bates Motel</em>. (© A&E Television Networks)

Vous preniez des vies dans Bates Motel, maintenant vous les sauver dans The Good Doctor. À l’avenir, vous aimeriez vous diriger vers quel type de rôles ?

Je ne sais pas trop, je ne m’intéresse pas forcément aux genres des séries. Ce qui prime pour moi, c’est la qualité d’écriture des personnages. J’aime bien l’idée de changer de personnalité à chaque fois. Pour le moment, je préfère sauver des gens dans The Good Doctor plutôt que de les tuer, il en valait de ma responsabilité morale [rires]. On attaque le tournage de la saison 3 à Vancouver en juin et je ne compte pas quitter le bon docteur de sitôt !

À force d’enfiler toutes les casquettes de l’industrie télévisuelle, est-ce que vous auriez envie d’écrire votre propre série dans le futur ?

C’est quelque chose qui pourrait vraiment m’intéresser. J’ai déjà quelques idées en tête mais je ne peux pas vous en dire plus… J’ai créé ma propre société de production avec Sony, basée à Los Angeles, et on compte bientôt mettre en développement les histoires qu’on veut raconter.

La suite de la saison 2 de The Good Doctor sera diffusée prochainement en 2019 sur TF1.