Dans Game of Thrones, les femmes parlent trois fois moins que les hommes

Dans Game of Thrones, les femmes parlent trois fois moins que les hommes

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Par Delphine Rivet

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La BBC vient de publier une étude fort instructive sur les disparités de temps de parole dans la série.

Quand, il y a des années, on a dit que Game of Thrones avait de gros soucis de représentation des femmes, on nous a d’abord dit : “oui, mais c’était comme ça à l’époque”. Plus récemment, dès qu’on accusait la série de se vautrer dans certains tropes sexistes, on nous a surtout opposé des : “n’importe quoi, ce sont des femmes fortes qui tiennent le haut de l’affiche”.

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Oui mais voilà, même en ayant une bonne proportion d’héroïnes tenant les rênes du pouvoir, ces dernières sont toujours aussi mal représentées. La preuve avec cette étude réalisée par la start-up suédoise Ceretai et relayée par le site de la BBC. Elle démontre, sans la moindre équivoque, que les personnages féminins de Game of Thrones parlent trois fois moins que leurs homologues masculins.

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Ceretai, nous explique la BBC, utilise le “machine learning” et ses algorithmes pour mesurer la diversité dans la pop culture, avec une précision de 85 %. D’après leur étude sur Game of Thrones, donc, la parité est très loin d’être atteinte. De la première à la dernière scène, le seul moment où les femmes ont flirté avec un temps de parole égalitaire, c’est lors de l’épisode 5 de la saison 4, “First of his Name”.

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À chaque saison, en moyenne, les personnages féminins se disputent à peine 30 % des dialogues, et l’importance que Daenerys, Cersei, Sansa et Arya ont prise dans l’histoire n’y change absolument rien. Comme l’explique très bien la docteure Stephanie Genz, maîtresse de conférences en media studies à l’université de Nottingham Trent :

“C’est une idée reçue de croire que, lorsque les femmes sont très visibles, que leurs corps sont visibles, c’est équivalent à un discours puissant.”

Ce serait même un trompe-l’œil puisque celles-ci seraient ainsi réduites à “parler avec leur corps” et ainsi, “le public ne remarquerait pas à quel point elles parlent peu”. La professeure poursuit :

“Ça ne fait que confirmer ce qu’on sait déjà de notre société : les voix des femmes sont sous-représentées.”

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