En saison 2, Atypical prend confiance en elle et devient le must-see de la rentrée

En saison 2, Atypical prend confiance en elle et devient le must-see de la rentrée

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Par Florian Ques

Publié le

Avec une saison 2 un cran au-dessus de sa cuvée inaugurale, Atypical confirme et réclame sa place au panthéon des meilleures séries Netflix. Attention, spoilers.

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Rares sont les séries qui, après une première saison stellaire, parviennent à maintenir le niveau de qualité, et encore moins à le relever. Aux États-Unis, il existe la notion ultraprécise de “sophomore slump”, qui renvoie à une œuvre qui se plante radicalement en saison 2. Besoin d’exemples ? On pense tout de go à des productions comme UnReal ou encore Mr. Robot qui, un temps acclamées, se sont ensuite fait plomber par la critique internationale. C’est une chance, alors, qu’Atypical ne soit pas tombée dans le piège, bien au contraire.

Coup de cœur sorti de nulle part au terme de l’été 2017, le bébé de Robia Rashid (scénariste récurrente sur How I Met Your Mother) nous avait séduits avec sa bienveillance et son côté réconfortant. Pour sa saison 2, composée de dix épisodes tout juste déboulés sur la plateforme de streaming américaine, Atypical reprend la même formule, cette fois-ci avec plus d’assurance.

Dans la foulée de l’adultère fraîchement dévoilé au grand jour d’Elsa avec son barman, la famille Gardner est sujette à quelques tensions. La principale concernée se plie en quatre pour réparer ses torts, là où son mari ne demande que de la distance. Casey, elle, galère à pardonner à sa mère pour cet écart de conduite tandis qu’elle doit composer avec ses premiers pas dans sa nouvelle école guindée. Quant à Sam, notre héros fétiche, celui-ci continue d’explorer les affres du dating tout en étant confronté à un obstacle de taille : son avenir professionnel.

Vous l’aurez deviné, il y a très peu de choses à reprocher à cette nouvelle salve d’Atypical. Puisque bien développés en saison 1, pourtant grâce à un nombre minime d’épisodes, les personnages de la série nous sont d’emblée familiers. Leurs réactions sont cohérentes, tout comme leurs interactions. L’écriture est toujours aussi fluide et maîtrisée, prouvant que la production estampillée Netflix connaît ses protagonistes et sait les manipuler avec aisance.

Cela ne veut pas dire que ces derniers ne peuvent pas se montrer frustrants. Un brin irritante – bien que touchante, ce qui est paradoxal – lors de la première saison, Elsa fait grimper son capital sympathie en deux temps trois mouvements. Parce qu’elle subit les foudres, ou plus exactement les piques incessantes, de sa fille comme de son époux, la mère du clan Gardner réussit à nous faire éprouver de l’empathie à son égard, ce qui n’était pas gagné d’avance. En effet, en dépit de son infidélité, l’acharnement dont elle est victime pousse à prendre son parti.

En parallèle, si elle brille d’immaturité durant cette intrigue-là, Casey est encore une fois le point fort d’Atypical. Toujours aussi bien incarnée par Brigette Lundy-Paine, saisissante d’authenticité, la cadette des Gardner traverse une grosse crise identitaire, qui se dévoile et prend davantage de sens épisode après épisode.

Si son évolution est intéressante, est-elle nécessaire ? En la faisant remettre en question sa sexualité, la série perpétue le stéréotype du garçon manqué qui est forcément une lesbienne refoulée. Cet amalgame, on aurait pu s’en passer. Heureusement, Atypical aborde cette thématique avec tellement de sincérité qu’on lui laisse volontiers le bénéfice du doute sur la durée.

Et parce que le titre de l’œuvre lui fait irrémédiablement honneur, on se doit de parler de Sam. Bien que souvent suggéré plutôt que montré de façon explicite, son autisme continue d’être un facteur pris en compte dans la narration. Une scène en particulier, où Sam est sujet à une petite crise, souligne avec délicatesse les hauts et les bas de son handicap. Sa relation, tantôt fusionnelle, tantôt conflictuelle, avec sa sœur demeure néanmoins l’atout majeur d’Atypical et reste bien exploitée lors de ce second tour de piste.

Somme toute, la sauce Atypical prend toujours. Ses ingrédients ? Des personnages humains et creusés, un réalisme à toute épreuve et une atmosphère générale qui fait l’effet d’une longue après-midi d’hiver emmitouflé·e sous un plaid duveteux. Cette deuxième saison marche dans le sillage de la première, avec des moments poignants et d’autres plus légers qui prêtent à sourire. On est rassurés, le visionnage d’Atypical demeure grandement cathartique et inaugure la rentrée automnale des séries de la meilleure des façons.

La saison 2 d’Atypical est disponible dès maintenant en intégralité sur Netflix.