Un village français : la Libération en question dans une saison 6 pleine de fureur

Un village français : la Libération en question dans une saison 6 pleine de fureur

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Par Marion Olité

Publié le

France 3 a donné le coup d’envoi cette semaine de la deuxième partie de la saison 6 d’Un Village Français, consacrée à la Libération. C’est l’heure de vérité pour les habitants de Villeneuve.

Lancée en 2009, cette série fleuve signée Frédéric Krivine ausculte le quotidien d’une petite communauté dans les années 40, qui va radicalement changer avec l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation allemande qui s’en est suivie. La saison 1 débutait par la débâcle du 12 juin 1940. Le scénariste a expliqué que son oeuvre se terminerait à la septième saison, qui traitera du thème de l’Epuration.
Cette deuxième partie de la saison 6 d’Un Village Français, diffusée tous les mardis soir sur France 3, se déroule en septembre 1944. Paris a été libéré depuis quelques jours, mais à Villeneuve, les miliciens français retiennent en otage l’école principale et commettent leurs dernières exactions. Passé ce grand moment de tension, l’heure est à la célébration de la victoire française, bientôt assombrie par les rancoeurs des uns et des autres, qui ne tardent pas à éclater.
Les maîtres d’hier sont les proies d’aujourd’hui. Politiquement, la résistance, déjà éparpillées en plusieurs mouvements, peine à reconnaître le pouvoir des nouveaux chefs désignés par le Général de Gaulle pour redresser la France.

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La confusion des sentiments

Ceux qui connaissent la série arriveront en terrain connu. Sans déroger à son angle de départ – observer à la loupe les comportements complexes des êtres humains face à une situation extraordinaire – Frédéric Krivine s’attache à dépeindre de façon la plus réaliste possible les jours qui ont suivi la Libération. Une nouvelle fois, il évite tout jugement hâtif et raccourci simpliste. Ses personnages, même les plus détestables d’entre eux, ne sont jamais 100% bons ou mauvais. Ils ne seront donc pas simples à juger devant un tribunal.
Ces six épisodes nous plongent dans un tourbillon d’émotion : la joie, mais aussi le désespoir pour ceux, comme Raymond Schwartz, qui ont perdu un être si cher, la colère ou encore la haine. On passe ainsi d’une scène de bal et de liesse générale, porteuse d’espoir, au déchaînement de violence d’une foule en colère, prête à lyncher ceux qu’elle estime coupables d’avoir fricoté avec l’ennemi.

La scène la plus forte de cette deuxième partie de saison concerne le personnage de Hortense Larcher. Amoureuse d’un commandant allemand, la flamboyante rousse, incarnée par Audrey Fleurot, va payer au prix fort ses choix moralement discutables. Tout comme les autres femmes ayant couché avec des Allemands : humiliées publiquement, tondues sur la place publique, quand cela n’a pas été pire. Ces séquences, violentes psychologiquement mais pas gratuitement choquantes, s’avèrent d’une rare justesse.

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